Un an après une 11ᵉ place obtenue à Dakar, FAP termine l’édition 2025 de la WBLA au Caire au 9ᵉ rang. Deux places gagnées sur le papier, mais un bilan sportif qui interroge : la progression est-elle réelle ou seulement arithmétique ?
Si l’on s’en tient aux résultats bruts, la réponse laisse perplexe : le club enregistre cette année une seule victoire (1v-3d), contre deux succès en 2024 (2v-2d). Une régression statistique, malgré une position finale légèrement meilleure.
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Un engagement institutionnel qui force le respect.
Avant toute analyse critique, il faut souligner l’effort constant de l’institution FAP. Depuis son entrée en BAL avec l’équipe masculine, le club militaire demeure l’un des rares au Cameroun à assumer un investissement régulier dans les compétitions majeures. Dans un contexte où de nombreuses structures peinent à accompagner leurs athlètes, cette persévérance mérite d’être reconnue.
Une participation régulière… mais des ambitions encore floues.
Si personne n’attend de FAP qu’il rivalise immédiatement avec les géants africains aux budgets colossaux, l’exigence minimale reste un progrès d’une saison à l’autre. Or, cette année encore, des failles structurelles ressurgissent notamment sur le recrutement des joueuses étrangères.
L’équipe avait pourtant corrigé certains manquements de 2024 en convoquant au Caire les joueuses nigérianes qui avaient porté FAP vers le titre national. Mais le choix de l’import américaine demeure un talon d’Achille récurrent. L’arrivée de Jazmin Harris interroge : 14 minutes jouées sur tout le tournoi, aucune apparition lors des deux matchs contre First Bank, et une contribution inexistante dans les rendez-vous clés.
Un renfort pensé pour “faire bonne figure” plutôt que pour renforcer réellement l’effectif, alors que des postes plus prioritaires méritaient un investissement ciblé.
Des internationales en retrait.
Les interrogations ne s’arrêtent pas aux imports. Plusieurs internationales camerounaises n’ont pas confirmé les attentes. Déjà présentes à Dakar, elles étaient censées avoir gagné en maturité. Leur performance en demi-teinte ouvre un débat plus profond : quels sont réellement les critères de sélection en équipe nationale ?
Dans l’opinion publique, la question reviendra tôt ou tard : briller sur la scène locale suffit-il à justifier un statut international ? Ou doit-on exiger un impact tangible dans les compétitions continentales comme la WBLA ?
Le mythe du “groupe qui vit bien”.
Autre point soulevé par les observateurs : l’éternel argument du « groupe qui vit bien ».
Depuis 1965, la Fécabasket répète ce mantra… sans résultat majeur à la clé. Pour certains, l’heure est venue de privilégier la performance plutôt que la simple harmonie interne.
Le Cameroun dispose de talents prometteurs, mais leur développement doit suivre un véritable parcours. L’exemple international le prouve : les jeunes brillants ne rejoignent l’équipe A que lorsqu’ils peuvent réellement contribuer, non pour satisfaire un enthousiasme populaire.
Et maintenant ?
L’objectif pour FAP devrait être clair : revenir en 2026 avec l’ambition d’atteindre au minimum les quarts de finale. La WBLA n’est pas seulement un rendez-vous continental ; c’est un baromètre du sérieux, de la stratégie et de la vision d’un club.
La 9ᵉ place 2025, malgré un bilan contrasté, peut devenir une étape constructive à condition de tirer les leçons des choix discutables, et de faire de la performance, enfin, un critère incontournable.